Under Paris (23 nov 2014) – mon dernier after Episode 3

Entrée en piste !

Le verre terminé, je file sur la piste, enfin je fonds la foule pour y arriver et me trouver une place, au centre, là où les gens ne circulent pas trop (je supporte mal d’être bousculé toutes les 15 secondes).

Hummmm, cette musique, une musique de dingue, des basses de folies, des lumières qui te font rentrer en transe en qq minutes. Merde que c’est bon ! J’adore danser là dessus.

Ca et là, des mecs me regardent, essaie de voir qui je suis, sous ces Ray Ban.. et identifient rapidos que j’ai pas l’âge de l’endroit, se détournent.

Tant pis, je ne plais plus, enfin je n’ai jamais tellement plu, mais là plus du tout.

C’est pas grave, je ne suis pas venu pour draguer quoique, quoi de meilleur que de se faire draguer en dansant et se rapprocher, se toucher s’embrasser sous une musique qu’on aime.

M’enfin, ça m’est déjà arrivé, ça ne m’arrivera plus, tant pis, c’est la vie, j’ai maintenant l’âge des déjeuners du dimanche et des expos d’après-midi.

Après quelques autres aller-retour au bar, au fumoir, je recroise le jeune beur, qui m’en présente un autre. Je papote un peu avec eux, je ne sais pas ce qu’ils veulent, je suis un peu méfiant, peut-être me voient-ils comme un porte-monnaie ambulant, même si rien dans  leur attitude le laisse supposer. Mais je me suis tellement fait avoir, je suis bien plus vigilant maintenant. En tous cas, ils ne m’attirent pas, bien trop jeunes…

En dansant, je croise un pote que je vois rarement, Laurent, souriant, heureux (c’est un serial cluber, il a 40 ans). On est content de se croiser. Il est patron d’une boite de com, mais il aime sortir, il en a encore l’énergie. Son mec n’est pas là, son meilleur pote non plus. Il me dit

« Ah ces beaux mecs, ils nous perdront » en prenant en photo avec son iPhone6, le cul d’un très beau gars qui dansent sur un podium.

Je me dis, moi, je n’ai même plus l’âge de risquer d’être perdu par eux, je peux juste encore les regarder sans me faire insulter ou gifler. Pour combien de temps encore ?

Je sens que la boite se vide un peu, enfin on peut maintenant marcher sans bousculer tout le monde. Ca doit être l’heure de partir.

Je file récupérer ma doudoune moncler je me retrouve sur Les Champs, beaucoup de gars sortent en même temps.

Tiens les 2 jeunes gars sont là, ils me demandent où je vais. Je réponds « chez moi. » Il est 19h00 !

Je serai resté dans ce club de 12h30 à 19h00 et le temps à filé à toute allure. Je pensais qu’il était 16h00 max. L’effet MD, celui de la musique, celui du spectacle de tous ces jolis gars qui s’éclatent. Les 3 à la fois ?

Les jeunes me disent :

-« Viens on va au Sun City »

-«  Non merci les gars, j’aime pas les saunas »

-« Allez, viens, on va se reposer un peu »

Ils n’avaient pas encore dormi, il étaient sortis depuis le veille, trainant de boite en boite jusqu’à Under (comme je l’ai fait pendant des années, les sourire aux lèvres)

-« Pffff, je sais pas trop »

Et puis j’y suis allé !

J’ai commandé un Uber, ils ont aimé le confort, l’un a discuté avec le chauffeur, moi avec l’autre. Pas con le gars, un peu d’échange sur la politique au Moyen-Orient, il avait vécu 2 ans en Australie, 28 ans, un BTS en poche et là barman en attendant de savoir où il voulait vivre.

A côté du Sun City, ils ont voulu manger, dans un fast food de poulet, enfin un truc infâme.

En y entrant, l’odeur de gras m’a donné envie de dégueuler.

-« Non merci les gars, je vous attends dehors » Il y avait qq tables sur le trottoir.

-« Luc, rentre, mange qq chose ça te fera du bien ! »

J’avais dû ôter mes lunettes, je devais avoir des yeux montrant une grande fatigue.

Ils ont beaucoup insisté pour me faire manger qq chose. Je n’ai pas pu.

Ils étaient vraiment gentils, prévenants et souriants. Simples.

Je suis peu resté au Sun City, me balader dans les couloirs pieds nus avec une serviette autour des hanches me met mal à l’aise. Et surtout croiser des gars qui te soupèsent, te mesurent, t’évaluent en kg de muscles et cm de bite… pas super agréable.

Sinon j’ai recroisé les 2 jeunes gars. Ils m’ont chacun caressé, me montrant une possibilité d’un moment sexe avec eux (à tour de rôle, hein, pas ensemble… je vous vois venir).

Mais non, vraiment trop jeunes, quel plaisir pourraient-ils prendre avec un mec de 51 ans ?

Alors je suis rentré, commandé un autre Uber, fatigué mais souriant.

Et encore plus souriant quand, échangeant des textos avec mon amie Domi:

-« C’était mon denier after, après ça je peux tirer ma révérence ! Suis crevé je me jette au lit »

Elle me répondit, ce qui me fit rire aux e-éclats dans le Uber

« Tu dis ça mais tu n’es pas prêt pour un dimanche au cirque Pinder »

je répondis

-« Ou alors dans le rôle du vieux lion »

-« Va dormir mon vieux fauve… les gazelles pourront, elles aussi se reposer »

Voilà la vie, la mienne, celle d’un gay, quinqua, célibataire à Paris.

Celle d’un vieux lion, qui s’émoustille encore, veut s’amuser comme il y a 20 ans, le fait et ne le regrette même pas, même s’il envisage fortement que ce soit la dernière fois.